Après un excellent mois d’octobre, où il s’est adjugé 8,75%, le Cac 40 a entamé novembre du bon pied, même si la tendance à la mi-séance, soutenue par le compartiment du luxe, pouvait laisser penser que la journée serait plus porteuse, le point-haut du marché, atteint vers midi, se situant à 6.383,70 points (+1,86%). Puis, le marché parisien a ralenti pour finir à 6.328,25 points, en hausse de 0,98%. Jour férié du 1er novembre oblige, le volume de transactions s’est limité à 2,6 milliards d’euros.
A l’origine de ce coup de mou, le recul des indices américains Dow Jones (-0,4%) et Nasdaq Composite (-0,6%) après la publication du rapport Jolts et une intervention du Trésor américain. Ce dernier a émis des obligations de série I servant un taux annuel de 6,89% entre aujourd’hui et le 30 avril 2023, soit le troisième taux le plus élevé depuis l’introduction de ce produit en 1998. Cela laisse entendre que le Trésor, qui prend en compte l’inflation dans le cadre de son opération, s’attend à que l’indice des prix se maintienne à un niveau élevé pendant encore plusieurs mois.
Nouvelle hausse de 75 points de base dans les tuyaux de la Fed
De mauvaise augure à la veille de la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), mercredi soir (à 19 heures). Son comité de politique monétaire est réuni depuis ce mardi pour délibérer de la trajectoire à donner aux taux d’intérêt. Du côté des experts, on est unanime : la Fed va procéder à un quatrième relèvement « jumbo » du taux des Fed funds de 75 points de base, portant ainsi le taux plafond à 4%. L'étape est hautement symbolique car l'institution monétaire aura augmenté le loyer de l’argent de 375 points de base au total depuis la première hausse en mars. Il faut dire que la conjoncture a peu changé depuis le symposium économique de Jackson Hole, fin août, quand Jerome Powell, le patron de la Fed, affirmait que la lutte contre l’inflation était loin d’être terminée.
En septembre, l'indice des prix PCE, le plus suivi par Washington, a encore augmenté de 0,3% d’un mois sur l’autre et de 0,5% hors énergie et alimentation (en données ‘core’), selon les données du département du Commerce. En rythme annuel, l’inflation PCE ressort stable à 6,2%, mais en légère hausse à 5,1% en sous-jacent. Dans le même temps, le marché du travail reste solide, aucun signe de cassure à l’horizon. Le rapport Jolts (Job openings and labor turnover survey), publié ce mardi, montre que les offres d’emploi ont augmenté en septembre, touchant un total de 10,7 millions, contre 9,85 millions attendus par le consensus, ce qui éloigne l’idée selon laquelle la Fed rendra les armes plus tôt que prévu. PourIpek Ozkardeskaya, chez Swissquote, il y a de fortes chances que Jerome Powell sabre les espoirs « dovish » (colombe) cette semaine, comme il l’a fait plus tôt cette année.
Le luxe en tête du palmarès
Sur le front des entreprises, le secteur du luxe (LVMH, Hermès International et Kering) a été porté par des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, selon lesquelles Pékinenvisagerait de mettre fin progressivement à sa politique de zéro Covid. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a réagi, déclarant ne pas être au courant.
Les valeurs liées aux matières premières, qui profiteraient d’une reprise de l’économie chinoise, ont également été entourées, à l’image de TotalEnergies (+2,54%). Les parapétrolières CGG et Vallourec ont gagné respectivement 6,29% à 1,9%, le minier Eramet 4,22%.
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