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La bataille des financiers autour du sauvetage d'Orpea - Le Monde

Après le scandale de la maltraitance de ses pensionnaires et des détournements d’argent public révélés par Les Fossoyeurs (Fayard, 2022), le livre de Victor Castanet, Orpea se débat pour stopper sa descente aux enfers financière. Le groupe de maisons de retraite privées est face à un mur de quelque 9,5 milliards de dettes. Un passif hérité de la gestion des anciens dirigeants, qui sont parvenus, pendant des années, à déjouer tous les contrôles afin d’emprunter sans limites, en dopant artificiellement les résultats et en exagérant la valeur du parc immobilier d’Ehpad et de cliniques répartis dans vingt-deux pays.

A la tête du groupe, depuis juillet 2022, le nouveau directeur général, Laurent Guillot, vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête : le risque de « manquer de liquidités » pour payer les 72 000 salariés au printemps. Conseillé par la banque Rothschild, M. Guillot a conçu un plan de redressement, dévoilé le 15 novembre, qui consiste notamment à convertir en actions 3,8 milliards d’euros de dettes.

Le procédé est classique, mais le montant est inédit par son ampleur dans les annales des restructurations des grandes entreprises. Il implique de mettre en circulation de nouvelles actions, ce qui diminue la valeur unitaire de chaque titre. Les petits porteurs, détenteurs de 40 % des 64, 6 millions d’actions Orpea, seront les premiers à pâtir de cette dilution massive. De nombreuses banques et financeurs vont perdre beaucoup au change : ils recevront un montant en actions inférieur à la valeur de leurs créances.

« Changement profond de modèle »

Ces derniers jours, M. Guillot se montrait confiant dans sa capacité à leur faire accepter ces sacrifices. D’autant qu’il sait depuis des semaines que la Caisse des dépôts et consignations (CDC) étudie sa participation à la recapitalisation du groupe. Au sein de l’institution de la rue de Lille, l’idée de « sauver le soldat Orpea » a fait son chemin – « avec l’assentiment du gouvernement », glisse-t-on au sein du conseil de surveillance de la Caisse.

« Les 270 000 résidents des Ehpad Orpea méritent la protection de la nation », affirmait, le 10 janvier, Eric Lombard, le directeur général de la CDC. Il envisageait devant les députés que l’institution veille à « une qualité de service qui permette de protéger les salariés et les résidents. C’est mieux que si on recherche une course à la rentabilité qui nuit à des personnes qui sont aussi des concitoyens ». M. Lombard a affiché toutefois une condition posée à l’arrivée de la Caisse : « Si nous entrons au capital, nous voulons le contrôle », déclarait-il dans Le Journal du Dimanche, le 15 janvier, pour imposer un « changement profond de modèle », avec « des pratiques qui offrent une qualité de services et de soins du meilleur niveau et une baisse des marges ».

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